La nouvelle fracture culturelle
Ce lundi 2 octobre débute la divulgation du palmarès du Prix Nobel 2017. Si la distinction l'an passé de Bob Dylan dans la catégorie littérature a donné une impression - plus que volontaire - de démocratisation de l'événement, il apparaît que le grand public ne témoigne encore que d'un intérêt limité pour nombre de manifestations et contenus culturels jugés trop élitistes.

L’avènement d’une « Pop Culture », dématérialisée et accessible à tous, est consacré par la révolution digitale. Ces acteurs culturels, surmédiatisés dans les réseaux sociaux, envahissent les différents médias. Ces nouvelles « stars » sont connues d’un très large public et participent à la diffusion d’une culture transdisciplinaire (ex : Chanteur-Acteur) où le Héros est l’Artiste. Un nouveau modèle économique apparaît dans le sillage de ces icônes digitales très business.
A l’opposé de cette tendance, émerge la figure de l’artiste spécialiste et spécialisé, indissociable de son art. Témoin d’une forme de culture plus traditionnelle, cet artiste entraîne l’engagement d’une communauté avertie autour de son art. La médiation devient alors importante, et le déplacement physique vers l’oeuvre, capital.
La force du digital consiste à centraliser sur des plateformes communes des communautés opposées, réconciliant les différentes formes de culture qu’elle a pu dissocier. Que l’on y voit une hiérarchisation ou plus simplement une segmentation entre deux types de cultures, l’une populaire, l’autre élitiste, il reste que ces deux polarités sont appelées à structurer, à l’avenir, les modes de consommation et de communication culturelles.

L'étude Novamétrie 2016 produite par l'Observatoire de Nova Consulting a permis d'identifier les personnalités culturelles préférées des Français. La diversité des profils socios-économiques des fans démontre la diversité des publics et la réalité de cette fracture.